J'écris cet article suite à diverses expériences personnelles que j'ai vécues maintes et maintes fois. Une fois de plus hier encore. Et vous aussi j'imagine.

Qui n'a jamais ressenti cette boule au ventre, ce malaise, ce doute après avoir fait part spontanément, de notre «non-disponibilité» ou «non-envie», auprès de personnes de notre entourage, des membres de la famille aux amis, en passant bien-sûr par nos propres enfants, ou nos collègues de travail ?

Ce sentiment qui ronge nos esprits et nous pousse parfois à un raisonnement par l'absurde. Celui de se sentir coupable d'avoir exprimé notre besoin - ou devrais-je dire non besoin - face à une demande ?

De nous être écoutés tout simplement.

Il est bon de faire plaisir aux gens qu'on aime. De répondre à leurs solicitations s'ils nous veulent du bien. Il est aussi bon de nous le répéter - et nous le rapeller - à tout va. «Allez, accepte, fais lui plaisir».

Étrange contradiction entre une société plutôt individualiste et une injonction sociétale de répondre aux sollicitations des personnes qui comptent pour nous et/ou qu'on estime. Et même à de parfaits inconnus, tant «qu'ils nous veulent du bien».

Et si cette contradiction ne venait pas en partie de l'éducation qu'on donne à nos enfants ? Un enfant qui dit «non» commet un mal qu'il faut taire - ou maîtriser - au plus vite. Surtout face à la demande des adultes qui ont autorité. Soit. Mais une fois adultes, doit t'on être si surpris de se sentir souvent mal lorsqu'on dit «non» à une personne qu'on aime et de surcroît, qui veux nous faire plaisir ou a besoin de nous ?

Mais non, il n'y a pas à culpabiliser de nous être écoutés. Je le disais ici-même hier soir : j'ai bien envie de prendre du temps pour moi mais je culpabilises d'avance. De laisser gosses et conjoints pour un petit temps. C'est pas un argument, c'est en réalité une excuse que je me trouve, que l'on s'est trouvés tous à un moment donné.

Pour ne pas nous écouter.

Parce qu'on se doit d'être sur tout les fronts.

L'enfant qui a besoin d'un parent, là, maintenant, a surtout besoin d'un parent qui répond à son besoin sans réel notion de contrainte derrière sinon ca tourne au vinaigre : irritabilité, manque de volonté, mépris. Sous couvert de faire plaisir, le gosse trinque.

Où est le plaisir là ?

Je pense qu'il y'a moyen de s'écouter - tout en étant un maximum et dans la mesure du possible - et d'être bienveillant lorsqu'on fait part de notre refus. Dire non, pas de suite, plus tard, pas ici, n'est pas honteux. Proposer une alternative non plus.

Et au passage ne pas dénigrer une personne qui a refusé - quelque soit les raisons - de faire plaisir à quelqu'un. Que les valeurs d'altruisme, de don de soi, dites de manière dogmatique et déconnectés du vécu de l'autre restent chez soi-même.

Oui c'est égoïste de refuser, mais ca fait du bien parfois.

F

Savoir dire non

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