Lumière sur… #stopthebeautymadness
Au détour d'une page, je suis tombée hier sur cette campagne, originale, géniale, alliant des visuels léchés et des accroches choc... Lancée le 7 juillet dernier, Stop the beauty madness (Arrêtons la folie du culte de la beauté) a pour but avoué d’envahir petit à petit tous les media et réseaux sociaux, créer le buzz, et dénoncer tous ces standards de beauté ancrés ou fantasmés qui nous emprisonnent jour après jour et sont autant de biais de discrimination. Ces standards qui nous font mésestimer puis détester notre image, nos reflets, dans le miroir et dans les yeux des autres. Ces standards qui dictent notre valeur ou notre insignifiance, notre visibilité ou notre invisibilité, notre popularité ou notre vulnérabilité, notre avenir aussi ou du moins celui que l’on projette pour nous.
Poids, âge, nature de cheveux, couleur de peau, sexe, handicap … Toutes ces caractéristiques extérieures qui priment sur nos qualités intérieures. Dans une société sexiste et régie par l’apparence, par la perfection glacée et glaçante de photos retouchées jusqu’à montrer un idéal standardisé inatteignable car inexistant au naturel, Stop the beauty madness veut provoquer une réflexion et une prise de conscience globale, mondiale.
Ces visuels me touchent, parce que j’ai connu certaines de ces situations. Et je pense que toutes tant que nous sommes avons un jour ou l’autre connu au moins une de ces situations. Je dis « toutes » parce que, soyons honnêtes, ce culte de l’idéale perfection physique de marketing ne s’applique pas aux hommes à un niveau sociétal. Un homme « vieux » est considéré comme expérimenté et non pas comme ayant les meilleures années de sa vie derrière elle. Les rides lui donnent généralement du charme, alors qu’on suggèrera plus volontiers à une femme de se faire lifter. Le décolleté d’un homme n’a jamais fait vendre de voitures, celui d’une femme si. Un homme fait rarement une fixation sur la rondeur ou la lourdeur de ses pectoraux ou sur le degré de « flasque » de la peau sous son bras quand il lève celui-ci d’une certaine manière. Un homme ne s’affame pas pour rentrer dans un jean ultra slim taille 32 et ne connaît probablement même pas l’existence et l’importance du fameux « thigh gap ». Il n’existe pas de Mini Misters… La liste n’est pas exhaustive.
Les deux seuls points pour lesquels le sexe ne rentre pas en considération sont le harcèlement à l’école des vilains petits canards, et le handicap. Quoique pour le handicap, j’ai un doute. De ce que j’ai pu en voir on parle plus facilement des handicapés mentaux garçons sur la toile, ils sont considérés comme pouvant plus facilement s’intégrer dans la société au sein des IME ou IMPro qu’il m’a été donné de visiter, et finalement on voit peu de femmes handicapées mentales dans les media au sens large. Sans doute là encore parce que le poids du sexe est facteur de sur-discrimination.
Reste donc le harcèlement à l'école des ronds, des à lunettes, des trop malingres, des boutonneux, des maladroits, des mous du genou, des trop intellos, des roux, des pas-hype, des trop grands, des pas assez ci ou trop ça. Universel, asexué, impitoyable. Mais vu les modèles qui nous sont présentés jour après jour au fur et à mesure de nos apprentissages, et vu la manière extrêmement négative dont est vue la différence, ce n’est finalement guère étonnant. Mentalité de meute. Homo homini lupus est.
Place aux visuels, ils seront plus parlants que mes mots !
Mes points forts ? Vous êtes en train de les regarder.
Mon copain me dit que j'ai pris quelques kilos. J'adore cette manière qu'il a de toujours prendre soin de moi.
Je suppose que vous ne vous attendez pas à ce que je devienne médecin en grandissant ?
Donc si je lisse mes cheveux j'avancerai mieux dans la vie ? Okay, mais où est la liberté là dedans ?
Là vous me voyez. Là vous ne me voyez pas. Là vous ne me voyez pas. Là vous ne me...
Qu'est-ce que j'ai appris à l'école aujourd'hui ?
Grosse. Cochon. Porcine. Sous-humaine. Dégoutante. Pourquoi donc est-ce que tu ne te suicides pas ?
Voyons voir si j'ai bien compris.
Vous pensez que je ne vaux rien, mais si j'enlève mes vêtements vous me direz que je suis belle ? Okay, d'accord.
La vieillesse n'est pas laide. Elle est invisible.
Oh merde. J'ai l'air grosse là dedans ?
Ce que je veux être quand je serai grande ?
Jolie.
Thigh-gap (écartement entre les cuisses) = ma valeur.
Qu'est-ce qui ne va pas dans cette photo ?
Absolument rien.
J’ai fait le choix de ne pas tous les mettre ici, vous pourrez voir l’intégralité de la campagne en allant sur le site http://www.stopthebeautymadness.com/campaign-ads/
Et vous ? Cette campagne vous parle-t-elle ? Quelles sont vos impressions, votre ressenti face à ces visuels et aux messages qui les accompagnent ? Vous sentez-vous concernés ? Revenez sur la page FB des VM nous raconter, et échanger ;)
Et pour que ces images tournent le plus possible, partout, sur tous les écrans... Faites tourner et passez le message !
B.